Dès 1997, l'autorité compétente a publié un catalogue de questions types, ce qui a permis une bien meilleure formation des candidats en cernant les sujets et le niveau demandés.
2024, retour à la case départ. Le catalogue n'est plus publié, le contenu et l'étendue de l'examen redeviennent secret.
L'Examen de radioamateur en Suisse - Historique brève
(~1980) Pour obtenir sa license d'émission, le radioamateur est tenu de passer un examen technique et un examen de règlements et prescriptions.
Le but de l'examen technique est de démontrer que le candidat possède les connaissances requises pour utiliser correctement (et éventuellement modifier ou construire) une station d'émission.
Le contenu de ces deux examens est dicté par des recommandations de l'UIT (Union Internationale des Télécommunications), mais la mise en oeuvre de ces examens est laissée à l'appréciation des organismes nationaux délivrant les licenses.
En suisse, jusqu'à la fin 1997, les PTT, puis Swiss Télécom organisaient ces examens, l'OFCOM (BAKOM) a maintenant pris la relève. Au cours des 20 années précédentes, le contenu de l'examen technique a passablement evolué, devenant progressivement plus difficile. Il ne s'agissait pas d'une décision de l'UIT, mais apparemment d'une volonté de notre chère autorité compétente.
Pendant la même période, j'ai formé (en collaboration avec d'autres membres des RAV) des dizaines de candidats radioamateurs, qui ont passé avec succès ces examens. Le contenu de l'examen étant tenu secret (on est en Suisse que diable !) il n'a pas toujours été facile de donner aux candidats la formation exacte nécessaire.
Quant à la difficulté croissante de l'examen, on peut probablement
l'attribuer à l'augmentation du pourcentage de candidats, correctement formés
qui réussissaient l'examen, ce pourcentage ne devant pas trop s'élever... En 1990, un examen au contenu unifié
a été mis en place dans les pays de la CEPT (Conférence
Européenne des Postes et Télécommunications), et en 1997, les
Télécoms (maintenant OFCOM-BAKOM) ont enfin publié un recueil de questions
types d'examen basé sur ce document. Puis ce recueil a été réédité par l'OFCOM en 2003,
sans grands changements.
Ce recueil définissait assez précisement le champ de l'examen,
ainsi que le genre des questions auxquelles il fallait s'attendre.
Depuis 2007, ce recueil est publié sous forme électronique (format pdf) sur le site
de l'OFCOM
Quant à la partie règlements et prescriptions de l'examen, elle s'est plutôt simplifiée au cours des années, et présente peu de difficultés, si ce n'est l'obligation de mémoriser quelques règles, abréviations et tableaux de fréquences (2024 : même plus, maintenant l'OFCOM fournit lors de l'examen une feuille avec ces informations).
Cependant, jusque vers 2020, il semble que les questions d'examen étaient toujours basées sur des anciens questionnaires (et non sur les questions publiées), mais ces derniers devenant désuets, leur nombre semble avoir diminué à 2 ou 3, les mêmes questions revenant souvent aux dires des candidats ayant passé l'examen.
2021-2022 : l'examen semble maintenant être entièrement basé sur le document de l'OFCOM, ceci est une bonne nouvelle, car si c'est le cas (personne n'a été informé du changement, comme d'habitude), on aurait maintenant une idée précise des questions posées (utilisation du conditionnel car rien n'a été confirmé).
2023-05-31 : apparemment nouvelle équipe à l'OFCOM, qui pour reprendre les choses en main, envoie des grands coups de pied dans la fourmillière, à ce qu'il semble, sans aucune consultation avec l'USKA. Nouvelle version, en fait il s'agit de l'ancienne version additionnée de plusieurs nouvelles sections pour répondre semble-t-il aux modifications de la directive T/R 61-02 (2018) de la CEPT. Les nouvelles questions sont pour la plupart dans un état que l'on peut qualifier de préliminaire. Le texte est généralement redondant, pas toujours très clair, et d'une traduction française quelquefois très créative voire même incompréhensible...
2023-10-30 : nouvelle mouture du document précédent, mais grâce aux commentaires de votre serviteur, beaucoup de fautes de grammaire ont été corrigées, et quelques énoncés ont on été clarifiés. Mais ceci ne concerne pas les nouvelles questions qui demeurent dans un français d'outre Sarine souvent opaque (section 10 question 15 à 38, toute la section 14 et toute la section 15). De surcroit, un meeting OFCOM/USKA se termine par une fin de non-recevoir : « les questions complexes resteront, mais il n'y en aura que une ou deux par questionnaire, ce qui fait qu'elles n'auront aucun impact sur le résultat [sic], et nous publierons un document pour délimiter le contenu et l'étendue de l'examen. »
2024-01-15 : c'est fini, le catalogue a été retiré du site de l'OFCOM, l'examen est redevenu secret. Ce qui est gênant, est que récemment plusieurs questions sur des sujets plutôt pointus ont fait leur apparition, et rien ne laisse présager que ça ne va pas continuer. Un autre point gênant est la traduction française, qui laisse souvent à désirer, rendant certaines question et réponses difficiles à comprendre. Avec le secret qui entoure maintenant l'examen, il y a fort à redouter que ceci ne va pas s'améliorer.
2024-03-xx : plusieurs volées de candidats suisse-allemand se sont présentés à l'examen, et selon leurs dires, il apparaît que l'examen est maintenant essentiellement basé sur un ancien (2007) questionnaire d'Allemagne. Pour le moment aucune trace des questions scabreuses mentionnées ci-dessus. Notons que ce questionnaire allemand est obsolète et que l'Allemagne en utilise un nouveau depuis juin 2024.
2024-05-22 : nouveau meeting OFCOM/USKA, et en gros on y apprend que l'OFCOM ne publiera pas de document pour délimiter le contenu et l'étendue de l'examen, contrairement à ce qu'ils avaient promis : ils considèrent que la directive T/R 61-02 (2018) de la CEPT est suffisante. Or ce document, s'il délimite les sujets de l'examen, il ne décrit en aucune façon son niveau, et il maintenant évident, en tous cas pour moi, que l'OFCOM utilise ceci pour poser des questions d'une difficulté arbitraire, pour s'assurer que le pourcentage de candidats qui réussit l'examen ne dépasse pas une limite qu'ils désirent contrôler, semble-t-il autour des 75%.
2024-06-12 : première volée de candidats romands à l'examen depuis le remaniement par la nouvelle équipe de l'OFCOM. Le but est atteint. Depuis des décennies, notre taux de succès était de 80 à 90%, il vient de passer à 60% ! Bon, pour être juste, attendons les résultats d'une secounde volée en juin 2025, mais même cette statistique ne sera que partiellement valable puisque nous avons modifié notre programme pour inclure autant que possible le peu que nous savons des sujets nouvellement introduits par l'OFCOM.
2024-11-20 : D'autres volées de candidats confirment qu'un questionnaire américan, lui aussi périmé, est aussi utilisé pour les questions en Suisse.
2024-11-27 : Réunion des instructeurs à Bienne. Invité, votre serviteur y a participé. On y a apprit des détails sur les nouvelles modalités de l'examen : se déroule sur une tablette, comme pour le permis de conduire, 20 questions à 5 points sur les prescriptions et 20 questions techniques. Pour l'examen HB3, les questions techniques sont toutes à 5 points, pour l'examen HB9, la moitié sont à 4 points et l'autre moitié à 6 points. Pour passer il faut un score de 70%.
On y a aussi appris que dès 2025, un formulaire OFCOMien sera imposé aux candidats. Ceci est une mauvaise nouvelle. En effet, ayant passé nombre d'examens dans ma vie, j'ai toujours considéré un formulaire comme un outil personnel. Cependant, on peut comprendre cette décision de l'OFCOM par le fait que - à leurs dire - certains candidats se présentaient avec des formulaires contenant sous forme codée les réponses à de nombreux problèmes. On peut pourtant y trouver un point positif, si l'on considère que les nouvelles questions de l'OFCOM, dépassent pour certaines largement le champ de ce que l'on peut attendre d'un candidat radioamateur, et nécessitent des formules et valeurs absentes des formulaires traditionnels.
On a aussi appris qu'il ne serait désormait pas admis d'avoir du papier (brouillon) et un crayon/stylo à l'examen. Cependant cette nouvelle a soulevé un tollé quasi-général des instructeurs présents et l'OFCOM a accepté d'étudier la possibilité de fournir du papier et un crayon aux candidats. C'est fait, l'OFCOM fournira du papier et un crayon aux candidats !
Finalement, les sujets qui me tiennent le plus à coeur, le contenu technique et la traduction des questions, non-seulement ne furent pas abordés, mais mes questions sur le sujet éludées. Voici donc un tableau résumant la situation au 2025-01-01.
Sujet | Avant 2024 | Dès 2025 |
---|---|---|
Champ de l'examen | Relativement bien délimite par le document publié par l'OFCOM. Cependant un peu en deçà de la directive TR 61-02. | Bien que l'OFCOM affirme que l'examen est calqué sur la directive TR 61-02, il va clairement bien au delà (questions sur le packet radio, le PSK31, le FT4/FT8, méthodes de modulation dans un DSP, MDS dans un SDR, qu'est-ce qu'un PLD et méthodes de spread spectrum pour ne citer que quelques sujets). |
Niveau de l'examen | Relativement bien délimité par le document publié par l'OFCOM. Une surprise étant toujours possible. | Bien que l'OFCOM prétende que le niveau de l'examen est identique à ce qu'il était par le passé, ce n'est clairement pas le cas. Niveau donc nettement plus élevé. Certaines questions très pointues demandent des recherches approndies (par exemple : IP3 dans SDR, phase companded spread spectrum, méthodes de modulation dans un DSP ou un FPGA) |
Traduction française | Pas mauvaise car améliorée au fil des années, et puis on savait quelles questions étaient mal traduites. Quant aux nouvelles questions apparues brièvement à la fin 2023, elles prouvent que l'OFCOM ne fait que peu d'efforts pour une traduction digne d'un office fédéral puisqu'apparemment elles sont simplement traduites par Google. | Il faut s'attendre à plus de questions traduites par Google, qui n'est pas expert en termes techniques, en particuler spécifiques aux techniques de radio (« bourrage » pour surcharge, « flux » pour induction, « résistance inductive » pour réactance, etc.). De plus il n'y a pas toujours une correspondance de 1:1 entre les mots et expressions allemandes et les terme français ou anglais d'usage courant, ce qui produit des expressions traduites mot-à-mot dénuées de sens en français. |
Imprécisons et erreurs | Peu, à part 2 ou 3 questions connues de longue date pour être fausses, ou ambigües. | Impossible à prédire, mais si l'on se réfere aux récentes publications de l'OFCOM, on peut s'attendre à au moins quelques questions disons bizarres et des réponses quelquefois créatives. |
Score | Avec du travail, de la part du candidat et des bonnes bases techniques fournies par les formateurs, on pouvait prétendre atteindre 80 a 90% | Les questions et leur niveau étant totalement imprévisibles, le travail des formateurs et des candidats importe moins qu'une part de chance dans la sélection aléatoire des questions. Avec du travail, de la part du candidat et un peu de chance, il peut prétendre atteindre les 70% à 75%, sinon il faudra refaire l'examen en espérant tomber sur des questions moins ésotériques. |
En 1990, les organismes européens délivrant les licenses et indicatifs de radioamateur se sont réunis, sous l'égide de la CEPT (Conférence européenne des administrations des postes et télécommunications), afin de standardiser l'examen de radioamateur à l'échelle européenne, ainsi est né l'examen HAREC (Harmonized Amateur Radio Examination Certificate).
Ce document est une recommandation qui défini en détail les sujets de l'examen dans les pays membres de la CEPT. Cependant la plupart des administrations, dont la nôtre, proposent des questions qui dépassent souvent cette recommandation. La grande différence entre ces administrations et la nôtre est que leurs questionnaires sont publics. Ils contiennent un grand nombre de questions et un subset de ces questions est ultilisé pour l'examen. Ceci non seulement délimite les sujets à étudier, mais aussi le niveau d'études requis. De plus, cette pratique prévient toute erreur dans les questions puisque qu'elles peuvent être vérifiées par tout un chacun. En Suisse rien de tout ça, les questions et le niveau de l'examen sont secrets, quand à la formulation et la traduction de ces questions elles ne peuvent être que parfaites puisqu'elles sont gérées par une autorité compétente.
Plusieurs clubs de radioamateurs, en particulier les RAV en Suisse Romande organisent des cours techniques.
On peut aussi envisager une formation en autodidacte. A cet effet, le livre LE RADIOAMATEUR - Manuel de référence décrit ailleurs sur ce site. sera d'une grande utilité.
Dans tous les cas, les documents suivants seront un complément utile à ces études.
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